Enlacement

Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

Vendredi 6 janvier 2012 à 15:19

http://editions.flammarion.com/docs/Albums/27459/9782081213944.jpgJe viens ENFIN de terminer le livre d'Isabelle Caro "La petite fille qui ne voulait pas grossir". Enfin, parce qu'en réalité, j'ai été chercher ce livre je ne sais plus trop quand, et moi qui, par habitude, dévore tous les livres dans ce genre là, j'ai mis une grosse plombe à le terminer. Non pas qu'il n'était pas intéressant, j'ai juste eu du mal à vivre durant un certain temps et lorsque je rentrais chez moi, je ne savais faire que dormir. Je regrette d'avoir eu des coupures durant la lecture de ce livre, parce qu'il mérite d'être lu d'une traite. Rapide retour en arrière, Isabelle Caro est une jeune femme qui a eu une enfance désastreuse et le mot est plutôt faible. La maman étant fort pathogène, je ne vois pas comment Isabelle aurait pu grandir sans faille. Sa maman ne veut pas qu'Isabelle grandisse, elle continue à l'habiller d'ailleurs comme une petite fille, avec des vêtements trop petits. Isabelle développe une anorexie mentale et la voilà dans un trou sans fond avec haut et bas, toujours en dessous de 40kg. Elle descend même jusqu'à 27kg et des poussières. Isabelle se fait connaître du grand public par la photo de Toscani, que j'ai déjà publiée. Aujourd'hui Isabelle Caro est décédée. La maladie l'a emportée, comme d'autres jeunes filles. Par cette photo tant controversée, elle a voulu faire bouger les choses. Témoigner du mal être qui la bouffe, elle a essayé de déstabiliser les "pro-ana", celles qui prônent l'anorexie comme une hygiène de vie. L'anorexie me touche, comme à peu près toutes ces choses qui traitent de la maladie mentale. Parce que c'est belle et bien une maladie mentale. C'est fou comme on peut aimer vivre et se détruire en même temps. C'est fou comme une relation mère-fille peut tout anéantir. C'est fou, le caractère qu'il faut avoir, pour accepter, assumer et se rendre compte qu'il faut peut-être agir de manière radicale, couper le cordon maintenu durant près de 30 ans, afin d'apprendre à vivre. Lors de mes études, j'ai été, une fois ou l'autre, sur un site "pro-ana", je devais écrire là dessus. C'est effrayant comme la vie peut nous tuer, parfois.

Samedi 24 décembre 2011 à 12:41

Je passe Noël avec des schizophrènes.

Dimanche 6 novembre 2011 à 18:58

Je viens tout juste de terminerhttp://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/4/8/3/9782709636384.jpg le livre de Natascha Kampush "3096 jours". Pour celles (et ceux) que ne connaissent éventuellement pas, Natascha Kampush avait 10 ans lorsqu'elle a été enlevée par Wolfang Priklopil, à Vienne. Elle a réussi à s'échapper au bout de 8 ans (et demi) de séquestration. 3096 jours est - évidemment - un livre émouvant, il raconte quand même 8 ans d'une vie désastreuse, de violence, de faim, de peur, de petits bonheurs, de réalité adaptée, d'une petite fille qui grandit dans 5m² avec pour seul répère, l'homme qui l'a enlevée. Pour tout dire, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre. J'ai du attendre le deuxième chapitre avant de m'y mettre réellement. Dans la première partie, elle parle de sa vie de petite fille malheureuse, elle est un peu trop rondelette, son père est porté sur l'alcool, ses parents se séparent, elle est un peu livrée à elle-même et voilà qu'en regardant la télévision, elle tombe sur des enlèvements et meurtres de fillettes. On dirait presque que c'était couru d'avance comme histoire. Je veux dire par là que, si on ne connaissait pas l'histoire à l'origine, si on ne savait pas que cette petite fille allait être enlevée, on aurait pu le deviner. Et j'ai trouvé ça un peu étrange. Une fois le deuxième chapitre entamé, Natasha Kampush parle des 8 ans qu'elle passera enfermée dans une espèce de cage, avec ses permissions de temps à autres de sortir de là. Priklopil était un homme malade jusque dans les os. Un homme qui avait envie de "normalité", de se créer une normalité, plutôt. Il se suicidera le soir même de la fuite et libération de Natasha, en se jetant sous un train.
Dans ce livre, les psychologues ont parlé du syndrôme de Stockolm. Ca m'a interpellée parce que je ne suis pas vraiment d'accord avec tout ça, en lisant l'ouvrage. Le syndrôme de Stockolm, ce serait l'empathie que les victimes ressentent vis-à-vis de leur agresseurs après avoir passé de très longs moments avec eux. Et je ne pense pas qu'il y ait un quelconque sentiment d'empathie dans ce cas-ci mais et s'il arrivait quelque chose au ravisseur? Qui et comment retrouve-t-on la/les victimes? Et comment fait-on pour vivre avec quelqu'un durant 8 années sans au final s'y attacher? Faut se comprendre sur le mot "attacher" évidemment. Elle ne s'y est pas attachée d'amour ou d'amitié, mais c'était son seul modèle, son seul repère, la seule personne adulte, la seule personne tout court qu'elle a pu voir, sentir et à qui elle a pu parler durant 8 longues années. On s'habitue aux gens (là aussi, entendons-nous bien sur les mots), et c'est normal qu'il y ait un deuil à faire lorsqu'on les quitte. Qu'ils aient été gentils, ou pas. Et j'ai vraiment trouvé ça honteux, que personnes ne puissent comprendre cette gamine, qui n'en n'était d'ailleurs plus une, car elle avait 18 ans lorsqu'elle s'est sortie de là. Natasha Kampush, du haut de ses 8 ans était vraiment très futée, elle a eu énormément de courage, de maitrise de soi pour avoir survécu de cette manière là à autant d'atrocité. Elle a su, elle a compris a un moment donné que cet homme était réellement malade. Soit, je ne raconte pas tout, un livre à lire, bien sûr.

Dimanche 16 octobre 2011 à 18:00

http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/5/0/4/9782352041405.jpgIl est impératif que je vous parle de "Deux petits pas sur le sable mouillé" de Anne-Dauphine Julliand. Témoignage extrêmement touchant d'une maman, qui se rend compte que sa petite fille, Thaïs, a une démarche assez particulière. Le jour même des deux ans de Thaïs, ses parents apprennent qu'elle est atteinte d'une maladie génétique orpheline. Une leucodystrophie métachromatique, en d'autres mots, c'est une dégénérescence du système nerveux. En peu de temps, Thaïs va se paralyser : perte de toute la motricité, ainsi que la perte de tous les sens. Il ne lui reste que très peu de temps à vivre. A ce même moment, Anne-Dauphine est enceinte d'Azylis, qui a une chance sur quatre d'être aussi atteinte. A partir de l'annonce de cette maladie, les choses s'accélèrent, comme si la maladie avait attendu qu'on lui donne un nom pour commencer à faire des dégâts. Thaïs régresse au fur et à mesure et dès la naissance d'Azylis, on annonce aux parents qu'elle est aussi atteinte. Comment le monde peut-il s'effondrer comme ça, deux fois de suite? Les médecins ne tiennent pas tout à fait le même discours, il y a peut-être un moyen pour sauver cette deuxième petite fille. A peine née, Azylis subit une greffe de moelle osseuse. Les deux soeurs se retrouvent alors dans le même hôpital, dans deux services différents. Les parents, la famille et les amis accompagnent la plus grande vers la mort et la plus petite vers la vie. Dans la famille, on compte Gaspard, l'ainé. Un petit garçon très important, qui a une force incroyable. C'est un combat permanent, difficile et qui laissera bien des séquelles, que Anne-Dauphine Julliand raconte avec beaucoup d'émotions, de fierté pour sa fille notamment, ses deux filles même et sa famille, plus qu'unie dans la douleur. Une plume très agréable, des mots touchants, qui laisse un point au niveau du coeur, lorsque la dernière page du livre arrive. Thaïs n'est plus là, Azylis est en vie, et un petit Arthur a vu le jour, sans la maladie. Je vous conseille mille fois ce livre, une leçon, un courage et tellement, tellement, tellement d'amour..

Mardi 4 octobre 2011 à 21:13

Leurs vies à tout prix.

(Donc les liens seront en couleur, désormais!)

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