Je viens tout juste de terminerhttp://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/4/8/3/9782709636384.jpg le livre de Natascha Kampush "3096 jours". Pour celles (et ceux) que ne connaissent éventuellement pas, Natascha Kampush avait 10 ans lorsqu'elle a été enlevée par Wolfang Priklopil, à Vienne. Elle a réussi à s'échapper au bout de 8 ans (et demi) de séquestration. 3096 jours est - évidemment - un livre émouvant, il raconte quand même 8 ans d'une vie désastreuse, de violence, de faim, de peur, de petits bonheurs, de réalité adaptée, d'une petite fille qui grandit dans 5m² avec pour seul répère, l'homme qui l'a enlevée. Pour tout dire, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre. J'ai du attendre le deuxième chapitre avant de m'y mettre réellement. Dans la première partie, elle parle de sa vie de petite fille malheureuse, elle est un peu trop rondelette, son père est porté sur l'alcool, ses parents se séparent, elle est un peu livrée à elle-même et voilà qu'en regardant la télévision, elle tombe sur des enlèvements et meurtres de fillettes. On dirait presque que c'était couru d'avance comme histoire. Je veux dire par là que, si on ne connaissait pas l'histoire à l'origine, si on ne savait pas que cette petite fille allait être enlevée, on aurait pu le deviner. Et j'ai trouvé ça un peu étrange. Une fois le deuxième chapitre entamé, Natasha Kampush parle des 8 ans qu'elle passera enfermée dans une espèce de cage, avec ses permissions de temps à autres de sortir de là. Priklopil était un homme malade jusque dans les os. Un homme qui avait envie de "normalité", de se créer une normalité, plutôt. Il se suicidera le soir même de la fuite et libération de Natasha, en se jetant sous un train.
Dans ce livre, les psychologues ont parlé du syndrôme de Stockolm. Ca m'a interpellée parce que je ne suis pas vraiment d'accord avec tout ça, en lisant l'ouvrage. Le syndrôme de Stockolm, ce serait l'empathie que les victimes ressentent vis-à-vis de leur agresseurs après avoir passé de très longs moments avec eux. Et je ne pense pas qu'il y ait un quelconque sentiment d'empathie dans ce cas-ci mais et s'il arrivait quelque chose au ravisseur? Qui et comment retrouve-t-on la/les victimes? Et comment fait-on pour vivre avec quelqu'un durant 8 années sans au final s'y attacher? Faut se comprendre sur le mot "attacher" évidemment. Elle ne s'y est pas attachée d'amour ou d'amitié, mais c'était son seul modèle, son seul repère, la seule personne adulte, la seule personne tout court qu'elle a pu voir, sentir et à qui elle a pu parler durant 8 longues années. On s'habitue aux gens (là aussi, entendons-nous bien sur les mots), et c'est normal qu'il y ait un deuil à faire lorsqu'on les quitte. Qu'ils aient été gentils, ou pas. Et j'ai vraiment trouvé ça honteux, que personnes ne puissent comprendre cette gamine, qui n'en n'était d'ailleurs plus une, car elle avait 18 ans lorsqu'elle s'est sortie de là. Natasha Kampush, du haut de ses 8 ans était vraiment très futée, elle a eu énormément de courage, de maitrise de soi pour avoir survécu de cette manière là à autant d'atrocité. Elle a su, elle a compris a un moment donné que cet homme était réellement malade. Soit, je ne raconte pas tout, un livre à lire, bien sûr.