http://editions.flammarion.com/docs/Albums/27459/9782081213944.jpgJe viens ENFIN de terminer le livre d'Isabelle Caro "La petite fille qui ne voulait pas grossir". Enfin, parce qu'en réalité, j'ai été chercher ce livre je ne sais plus trop quand, et moi qui, par habitude, dévore tous les livres dans ce genre là, j'ai mis une grosse plombe à le terminer. Non pas qu'il n'était pas intéressant, j'ai juste eu du mal à vivre durant un certain temps et lorsque je rentrais chez moi, je ne savais faire que dormir. Je regrette d'avoir eu des coupures durant la lecture de ce livre, parce qu'il mérite d'être lu d'une traite. Rapide retour en arrière, Isabelle Caro est une jeune femme qui a eu une enfance désastreuse et le mot est plutôt faible. La maman étant fort pathogène, je ne vois pas comment Isabelle aurait pu grandir sans faille. Sa maman ne veut pas qu'Isabelle grandisse, elle continue à l'habiller d'ailleurs comme une petite fille, avec des vêtements trop petits. Isabelle développe une anorexie mentale et la voilà dans un trou sans fond avec haut et bas, toujours en dessous de 40kg. Elle descend même jusqu'à 27kg et des poussières. Isabelle se fait connaître du grand public par la photo de Toscani, que j'ai déjà publiée. Aujourd'hui Isabelle Caro est décédée. La maladie l'a emportée, comme d'autres jeunes filles. Par cette photo tant controversée, elle a voulu faire bouger les choses. Témoigner du mal être qui la bouffe, elle a essayé de déstabiliser les "pro-ana", celles qui prônent l'anorexie comme une hygiène de vie. L'anorexie me touche, comme à peu près toutes ces choses qui traitent de la maladie mentale. Parce que c'est belle et bien une maladie mentale. C'est fou comme on peut aimer vivre et se détruire en même temps. C'est fou comme une relation mère-fille peut tout anéantir. C'est fou, le caractère qu'il faut avoir, pour accepter, assumer et se rendre compte qu'il faut peut-être agir de manière radicale, couper le cordon maintenu durant près de 30 ans, afin d'apprendre à vivre. Lors de mes études, j'ai été, une fois ou l'autre, sur un site "pro-ana", je devais écrire là dessus. C'est effrayant comme la vie peut nous tuer, parfois.